Catch-up August 2019

Un catch up pour vous remettre à la page (avant la rentrée).

En vrac

Nouvelle ruée vers l’or / Le RGPD s’invite dans la saga du Brexit / Double peine pour Android / Étude sur les pratiques de recueil de consentement aux cookies / Profilage secret sur Instagram / Hack sur Sundance.

Ruée vers… les data

Dans cet article, SparkLabs Global Ventures, société d’investissement basée à San Francisco, parle d’une nouvelle « ruée vers l’or » pour les données cultivées (comme celles des ERP). De nombreux secteurs commencent à peine à comprendre l’importance de posséder des infos exploitables sur les clients. Les sociétés du Fortune 1000 sont d’ailleurs prêtes à payer pour collecter des données cultivées. Ces data sont de plus en plus demandées et deviennent essentielles à la réussite de l’entreprise. Problème : le manque d’experts en IA sur le marché. Les plateformes analytiques actuelles doivent donc fournir des données pertinentes et exploitables par leur utilisateurs qui doivent endosser le rôle data scientist. L’accès aux données à tous est pour bientôt, mais c’est maintenant qu’il faut les utiliser pour trouver des insights et faire tourner le business.

Brexit & RGPD

Le Brexit se profile. Les entreprises doivent se préparer à un scénario de no-deal. Beaucoup de DPO vont chercher des moyens de transférer légalement les données une fois que la Grande-Bretagne aura quitté l’UE. Pour cela, le RGPD prévoit des clauses contractuelles types (SCC), comme recommandé par le Bureau du Commissaire à l’information du Royaume-Uni. Les SCC sont des conditions contractuelles standardisées auxquelles l’expéditeur et le destinataire des données personnelles souscrivent. Ces obligations aident à protéger les données personnelles lorsqu’elles quittent l’UE et sortent du cadre du RGPD.

Mais les entreprises peuvent avoir des raisons de s’inquiéter en cas de contestation des SCC devant la Cour de justice de l’UE. Des contestations ont déjà remis en cause le niveau de protection des SCC auprès des autorités américaines (c’est-à-dire les agences de surveillance) qui traitent des masses des données européennes. Si les multinationales sauront sûrement tirer profit des Binding Corporate Rules (longues et coûteuses), les PME qui comptent aujourd’hui sur les SCC devront se tenir au courant des dernières évolutions et suivre la saga du Brexit dans les prochaines semaines.

Android sous le feu

Google, une fois de plus accusé d’abuser de sa position dominante avec Android en plaçant son moteur de recherche par défaut sur son OS. Le moteur de recherche Ecosia a accusé Google de limiter artificiellement les choix d’utilisation par des comportements monopolistiques contraires à l’éthique, anticoncurrentiels et préjudiciables. Google a annoncé début août qu’il permettrait aux moteurs de recherche alternatifs de devenir fournisseurs par défaut sur les appareils mobiles en Europe à partir de 2020. Concrètement, les utilisateurs ayant configuré un nouvel appareil Android (ou qui réinitialisent leur appareil existant) pour choisir leur moteur de recherche par défaut, en payant s’ils ne choisissent Google… Après son amende de 5 milliards de dollars en 2018 infligée par les régulateurs de l’UE, le géant de la tech fait de (timides) efforts.

28 millions x 1000

En France cette fois-ci, l’UFC-Que Choisir accuse Google de noyer les consommateurs dans des politiques relatives à la vie privée interminables. Une première du genre pour la France et l’Europe : la demande d’indemnisation concernerait 28 millions d’utilisateurs d’Android, pouvant réclamer un montant allant jusqu’à 1 000 euros chacun. Alain Bazot, président de L’UFC-Que Choisir, souligne que votre téléphone vous géolocalise 340 fois par jour même sans utiliser les services de Google, ce qui constitue une véritable atteinte à la vie privée. Il préconise également que d’autres recours collectifs soient lancés, qualifiant l’amende de 50 millions d’euros infligée à Google par la CNIL de simple piqûre de moustique, au regard des 36,3 milliards de dollars de CA de la société l’année dernière.

Pratiques douteuses

Une étude récente met en évidence la nature douteuse des avis de consentement aux dépôts des cookies (qu’impose désormais le RGPD) et qui bombardent quotidiennement les internautes. Dans un article intitulé (Un)informed Consent: Studying GDPR Consent Notices in the Field, co-écrit par des universitaires de l’Université de la Ruhr à Bochum en Allemagne, et l’Université du Michigan aux États-Unis, les chercheurs ont recueilli 1 000 avis d’acceptation des cookies et étudié les mécanismes de consentement mis en place. Résultat : beaucoup de techniques douteuses pour obtenir le consentement et une grande majorité d’avis de consentement aux cookies non conforme à la législation européenne. Qui l’eut cru ?

Les secrets d’Insta

Hyp3r, partenaire publicitaire d’Instagram, aurait secrètement collecté et stocké des données de localisation (entre autres) de millions d’utilisateurs. Hyp3r permet aux annonceurs de géolocaliser les utilisateurs qui assistent à des événements spécifiques. Inscrite jusqu’à récemment dans l’annuaire officiel des Facebook Marketing Partners, l’entreprise profitait des pages localisées d’Instagram pour collecter et enregistrer des stories de comptes personnels et établir des profils fantômes d’utilisateurs. Comment Facebook aurait permis une violation aussi flagrante ? Mystère.

Peur sur Sundance

Sur une note plus légère (quoi que…), The Great Hack a fait sensation au festival du film de Sundance cette année. Qualifié comme l’un des meilleurs films d’horreur de 2019, le film explore l’affaire Cambridge Analytica, le truquage des élections et la façon dont nos données sont transformées en arme. Plus d’infos dans cet article de Carole Cadwalladr, militante pour la data privacy et dont la présence est forte dans le film. Manipulation de données en masse façon 1984 et lavage de cerveau mondial : quelle meilleure manière de terminer l’été ?

The-Great-Hack-poster

A très vite sur les Internets !

Crédits : Netflix.com 2019

Author

Bilingual Editorial & Translation manager (Londonien !) Rédacteur expérimenté en BtoB et BtoC, Chris est un expert en création de contenu éditorial ciblé (communication interne et externe). Il sait délivrer des messages clés sur les sites web et mettre en place des outils éditoriaux impactant dans le but de captiver et fidéliser le lecteur. Sa mission : dompter le flux d'informations et proposer du contenu pointu et intéressant pour les publications d'AT Internet et ses clients internationaux.

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