Catch up de rentrée pour vous remettre dans le bain. 

Conso de masse : et l’éthique dans tout ça ?

Les consommateurs d’aujourd’hui sont bien plus au fait des questions éthiques et ont à cœur de limiter l’impact environnemental des produits qu’ils achètent. En parallèle, le niveau de confiance accordé aux secteurs de la pub et de la communication n’a jamais été aussi bas. Dans un podcast France Inter, Gildas Bonnel, président de l’AACC (association des agences-conseils en communication) parle de l’« éco-communication » et de la viabilité de l’approche publicitaire qui consiste à mettre en avant le développement durable et la baisse de la consommation. 

Le secteur publicité/communication est confronté à une crise existentielle : d’une part, la RSE est devenue un enjeu essentiel aux yeux de nombreux consommateurs ; de l’autre, 20 % du public français se trouve sous le seuil de pauvreté. Tandis que certaines marques continuent de pratiquer le « green hiding » (vente de produits déclarés écologiques sans promotion explicite), d’autres ont pris conscience de la nécessité de révolutionner leur approche en se tournant vers le respect de l’environnement, le Made in France et la traçabilité.

Mais peut-on survivre en incitant les clients à moins consommer ? Gildas soutient que c’est possible.  

Exception faite de l’avalanche de greenwashing de ces dernières années, nombreuses sont les entreprises qui ont compris ceci : pour continuer d’intéresser le client à l’heure de l’écologie, il faut être perçu comme intrinsèquement vertueux. C’est en adoptant une approche intelligente du storytelling, qui véhicule une image éthique et crée un lien avec les consommateurs, qu’elles pourront susciter la confiance et fidéliser leur client sur le long terme. La conso de masse va en prendre un coup ! 

France Inter, cette pionnière

La station France Inter de Radio France confirme sa position de première radio du pays pour la troisième année consécutive et enregistre sa meilleure rentrée historique. En adoptant une approche web analytics, elle a su optimiser ses performances : elle compte aujourd’hui près de 6,5 millions d’auditeurs (soit 100 000 de plus qu’en 2018) et un record absolu en part d’audience de 12,5 %. La station, particulièrement appréciée des moins de 35 ans, est aussi la plus écoutée en ligne (1,3 million d’auditeurs quotidiens). En octobre 2019, elle a totalisé plus de 41 millions d’écoutes à la demande (eStat Podcasts + AOD ACPM) et plus de 37 millions de vidéos vues, deux records historiques

La bataille des données perso

Depuis mai 2018, le RGPD a été salué comme le règlement de protection des données le plus novateur et le plus progressiste au monde. Cependant, un think tank organisé récemment par l’Institut Montaigne, groupe de réflexion sur les politiques publiques, a fait état d’un certain nombre de problèmes posés par le RGPD et de la nécessité de les résoudre rapidement. 

Dans une étude d’une centaine de page soumise à l’Union européenne, l’Institut a effectué une analyse comparative ambitieuse des régimes de protection des données en vigueur en Europe, aux États-Unis, en Inde et en Chine, dont il a tiré différentes recommandations. Le rapport, publié dans le contexte du nouveau projet de loi indien Personal Data Protection Bill et de la future loi CCPA californienne, préconise un renforcement urgent du RGPD. 

François Godement, conseiller à l’Institut, explique que, si le RGPD met l’accent sur le consentement et l’information, il se révèle bien moins clair sur les utilisations des données et ne comporte aucune disposition relative à la protection des individus vis-à-vis de l’État. Tandis que l’Inde s’oriente vers une solution intermédiaire entre l’Europe et la Chine, le chercheur exhorte l’Europe à regarder du côté des États-Unis. Là-bas, la protection des données personnelles y étant principalement une affaire de droit des consommateurs, ces derniers peuvent attaquer en justice les entreprises qui font un usage abusif des données. 

Le think tank invite également à mettre en place des garde-fous autour du RGPD : limiter la revente et la réutilisation des données (en référence à la directive e-Privacy qui tarde à venir), encadrer l’identification des utilisateurs par l’intelligence artificielle ou encore unifier les différentes approches des États membres de l’UE. Il conclut en recommandant, au-delà des amendes européennes, des possibilités plus larges de recours en justice (et notamment d’actions de groupe) de la part des citoyens, concernant la responsabilité des entreprises qui traitent les données. 

Une perche tendue à Google en Europe

Véritable onde de choc qui a secoué le marché européen de la télévision, Bouygues Telecom vient de s’allier à Google pour proposer une offre de publicité télévisée segmentée. Les différentes chaînes visionnées par le biais d’une Bbox (box TV numérique) pourront ainsi adapter les contenus qu’elles diffusent au profil des téléspectateurs. 

Dans la mesure où les Bbox sont présentes dans de très nombreux foyers français, cette initiative pourrait générer plus de 200 millions d’euros de recettes au cours des cinq prochaines années. En se servant des technologies Google comme d’une passerelle entre Bouygues Telecom et l’ad-server, les chaînes Bbox pourront collecter toutes les données de ciblage nécessaires : informations sociodémographiques, localisation, comportement de navigation, etc. L’offre devrait être déployée début 2021.

La décision de Bouygues a engendré de nombreuses préoccupations chez les médias français, qui s’inquiètent de leur capacité à préserver leur indépendance et à travailler avec des tiers de confiance neutres et indépendants. Arnaud Créput, PDG de Smart, a déclaré : « L’entrée de Google sur le marché français de la télévision fait peser un risque majeur sur tout l’écosystème européen ». Un autre ajoute : « Une nouvelle défaite aurait enterré les ambitions de Google en France. Mais cette décision rebat complètement les cartes ».  

Le géant américain de la tech a annoncé publiquement son ambition de s’attaquer au marché européen de la télévision numérique en 2019. Il vient déjà de faire un pas de géant. 

Non, c’est non !

Une plainte a été déposée auprès de la CNIL contre Cdiscount, AlloCiné et Vanity Fair, accusées d’avoir utilisé les cookies à des fins de tracking alors que les utilisateurs avaient clairement exprimé leur refus sur les bandeaux cookies. 

Selon un rapport publié sur Noyb.eu, le site de vente en ligne Cdiscount, le guide de cinéma AlloCiné et le magazine de mode Vanity Fair ont permis à des centaines d’agences de ciblage publicitaire de suivre l’activité en ligne des utilisateurs contre leur gré. Parmi les sociétés ayant placé des cookies de tracking malgré le refus explicite des utilisateurs sont notamment citées Facebook, AppNexus et PubMatic. 

Avec l’extension Cookie Glasses, les personnes concernées ont pu voir que leurs informations personnelles avaient été mises à la disposition de nombreux « vendeurs » et que l’outil « Accepter les cookies » avait été complètement ignoré lors du traitement. 

Les groupes incriminés encourent au maximum une amende équivalant à 4 % de leur chiffre d’affaires annuel mondial total, en fonction du nombre de victimes en France. 

La loi CCPA

Entrée en vigueur le 1er janvier 2020, la loi CCPA (California Consumer Privacy Act) fait actuellement l’objet d’une attention toute particulière en raison du sens large qu’elle donne à la « vente » de données dans le contexte de la pub en ligne. Les annonceurs sont amenés, dans le cadre des services qu’ils proposent, à échanger différents types d’informations (potentiellement personnelles) avec d’autres entreprises ; la question est donc de savoir s’ils respectent bien la loi CCPA. 

Dans son interprétation classique, la loi définit une vente comme l’échange d’informations personnelles relatives à des personnes résidant en Californie, soit contre de l’argent, soit plus généralement contre n’importe quelle forme de valeur ajoutée pour l’entreprise. Est-ce que le transfert par un éditeur de l’identifiant d’un appareil à une société d’ad tech à des fins d’exposition publicitaire ou le partage par l’annonceur d’une liste d’adresses IP avec une agence spécialisée dans la publicité ciblée sont considérés comme une vente au sens de la loi CCPA ? À ce jour, nous n’avons pas la réponse.

Les règles du jeu ne sont pas claires pour les agences qui créent des modèles à partir des informations utilisateurs collectées par leurs clients dans une optique de planification et d’achat. Les acteurs de l’ad tech se demandent si la modélisation de données et l’extraction de segments en vue du ciblage constituent une valeur ajoutée ou une simple analyse des données. Autre question : savoir si la transmission d’informations tout au long de la chaîne d’approvisionnement programmatique représente une vente selon la loi CCPA ? Restez à l’écoute pour savoir comment cette réglementation s’appliquera en 2020. 

1 minute chrono

Le secteur des courses en ligne a été pendant plusieurs années entravé par des interfaces indigestes et sans valeur ajoutée. C’est d’ailleurs l’un des seuls segments de l’e-commerce où le desktop prime toujours. Les choses pourraient bien changer avec la nouvelle application mobile française Jow.  

L’appli crée un menu personnalisé en fonction des préférences, du budget, des appareils électroménagers, de la composition du foyer et de la disponibilité des ingrédients nécessaires dans le supermarché local, avant de les ajouter automatiquement au panier. Les utilisateurs peuvent également faire un achat d’un seul clic : l’appli se synchronise avec le service de livraison ou de retrait du magasin choisi.  

Largement financée par des supermarchés partenaires qui veulent attirer une clientèle mobile plus jeune, l’appli affiche un joli un taux de conversion (x50). Elle offre une interface fluide qui permet de faire ses courses de la semaine en une minute en allant au boulot. Et, au passage, elle aide aussi à calculer les quantités précises nécessaires pour éviter le gaspillage et respecter l’environnement… 

À très vite sur les Internets ! 

Crédit photo :  Nick Fewings@Unsplash 

Author

Bilingual Editorial & Translation manager (Londonien !) Rédacteur expérimenté en BtoB et BtoC, Chris est un expert en création de contenu éditorial ciblé (communication interne et externe). Il sait délivrer des messages clés sur les sites web et mettre en place des outils éditoriaux impactant dans le but de captiver et fidéliser le lecteur. Sa mission : dompter le flux d'informations et proposer du contenu pointu et intéressant pour les publications d'AT Internet et ses clients internationaux.

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